Discours de M. Andranik Hovhannisyan, Ambassadeur de la République d’Arménie auprès de la Confédération suisse lors de la cérémonie de commémoration du 109e anniversaire du génocide des Arméniens

24 april, 2024

Révérend Père,

Chers compatriotes,

En ce jour de la commémoration du génocide arménien, nos pensées et nos prières vont à nouveau à nos martyrs canonisés, victimes du crime commis par l'Empire ottoman. L'objectif était évident déraciner une nation entière, la rapatrier et anéantir afin de réaliser leur plan infernal.

Les contemporains l'ont qualifié de crime contre l'humanité, qui est ensuite entré dans les relations internationales comme un terme distinct. Lorsque le terme Génocide a été créé, son auteur, Raphael Lemkin, fait référence au génocide arménien comme base ou explication. Du point de vue du droit international, la véritable nature du désastre qui a frappé les Arméniens était claire, malgré le fait qu’elle a toujours été soumise au rejet et à la négation. Si le génocide arménien avait reçu une évaluation universelle appropriée par la communauté internationale, cela aurait contribué à prévenir de futures tragédies. C'est également sur cette base que l'Arménie apporte aujourd'hui sa contribution cohérente aux efforts internationaux visant à prévenir les génocides.

Giuseppe Motta, le président de la Confédération suisse a soulevé la question des massacres arméniens à la Société des Nations en qualifiant la question arménienne « une souillure, une honte pour la civilisation humaine ». Je me permettrai de souligner que cette souillure n’a pas encore été effacée.

Chaque année, le 24 avril, nous également rendons hommage à ces grands philanthropes, tels que les missionnaires suisses Beatrice Rohner, Jakob Künzler, Antony Krafft-Bonnard et d'autres, qui, au prix de grands efforts et de difficultés souvent au péril de leur vie, ont sauvé les survivants du génocide, notamment des milliers d'orphelins, des griffes de la mort. C’est également grâce à ces fidèles que nous existons et continuons à vivre et à créer en tant que peuple arménien.

Aujourd’hui, l’Arménie est confrontée aux défis les plus difficiles. Le nettoyage ethnique du Haut-Karabakh a montré que l’époque des crimes contre l’humanité n’est pas encore révolue. Elles sont menées sous les yeux de la communauté internationale et, en réalité, les mécanismes internationaux de prévention ne fonctionnent pas.

L'engagement et le facteur le plus influent dans la prévention des génocides et autres crimes contre l'humanité est la construction d'un pays puissant et développé. Je suis convaincu que tel devrait être l'objectif suprême du peuple arménien : construire un pays où les Arméniens pourront vivre dans la dignité et la sécurité, à l'abri du danger de génocide et d'autres crimes contre l'humanité. Je suis également convaincu que ce sera un hommage unique à nos martyrs qui sont tombés, mais l'Arménie est restée debout.

Je vous remercie.