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Discours de l'Ambasssadrice S.E. Mme Hasmik Tolmajian à l'occasion de la commémoration du 110ème anniversiaire du génocide arménienne

29 april, 2025

Madame la Maire de la Ville de Genève,

Excellences,

Mesdames et Messieurs les députés,

Mesdames et Messieurs les élus,

Chers amis,

 

C’est avec une émotion profonde que je suis parmi vous aujourd’hui, en ce lieu emblématique, dans cette ville qui incarne les valeurs universelles de solidarité, de paix et de droits humains, pour honorer la mémoire des 1,5 million de victimes du génocide arménien. Je tiens à vous exprimer, Madame la Maire, chère Christina, ainsi qu’à l’ensemble des élus, ma sincère gratitude pour cette première cérémonie de commémoration accueillie au Palais Eynard.

 

En effet, 110 ans nous séparent désormais du 24 avril 1915, de cette date tragique qui par la rafle de près de 600 intellectuels arméniens à Constantinople marque le début de la mise en marche de la mécanique monstrueuse de l’extermination des Arméniens dans l’Empire ottoman. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la toute-puissance d’un État, mêlant fureur et calcul, fut au service de la destruction d’un peuple tout entier.

 

L’humanité n’avait pas encore de mot pour désigner ce crime abominable dont, pour reprendre les mots de Georges Clémenceau, « l’atrocité calculée dépasse tout ce qu’avait jamais enregistré l’histoire ». Un crime sans précédent aussi bien par ses objectifs, sa mise en œuvre que sa dimension et ses conséquences.

 

Une nation décimée, une moitié de population anéantie dans son berceau historique, une patrie lourdement amputée, un espace civilisationnel drastiquement rétréci, un immense patrimoine matériel et immatériel détruit, des générations entières en Arménie, comme dans la diaspora, affectées, par le déni de mémoire et de justice.

 

 

Aussi, un État arménien enclavé, fragilisé, pris en tenaille entre le poids de l’histoire et les visées expansionnistes de ses voisins, et qui fait face encore aujourd’hui à des menaces existentielles.

 

Il aura fallu quatre longues décennies, les horreurs de la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, pour que ce crime abominable trouve enfin son nom et sa définition juridique, grâce au juriste juif polonais Raphaël Lemkin. Et bien que Lemkin lui-même avait affirmé qu’il s’était basé précisément sur l’exemple de l’extermination de masse des Arméniens pour forger le terme et le concept de génocide, il a fallu plus de quatre longues décennies encore pour que ce mot puisse à être appliqué pour qualifier le crime infligé aux Arméniens. Car le peuple arménien après avoir subi les horreurs du génocide, subissait aussi le déni de ce crime, le déni de la mémoire et de la justice.

 

Les survivants et leurs descendants, dispersés dans le monde entier, ont mené un combat acharné durant plusieurs décennies pour que ce meurtre de masse ne soit pas recouvert, selon les mots de Charles Aznavour, « par le vent de sable, et puis d’oubli ». Car, comme le disait encore Elie Wiesel : « Les Arméniens ne craignent pas la mort, mais l’oubli. »

 

Oui, reconnaître et commémorer un génocide, c’est rendre hommage à la mémoire des victimes, évoquer les souffrances des survivants et de leurs descendants, c’est reconnaître un crime qui, par son ampleur, atteint l’humanité tout entière. C’est aussi lutter contre le déni – une insulte à la mémoire, à la vérité, et une phase ultime du génocide.

 

Chers Amis,

 

L’Arménie n’oublie pas la solidarité remarquable dont Genève, les figures éminentes de la tradition humanitaire genevoise, comme Gustave Ador, Léopold Favre, Édouard Naville, Antony Kraft-Bonnard et beaucoup d’autres ont fait preuve aux heures les plus sombres de notre histoire.

 

L’Arménie n’oublie pas le formidable élan de solidarité né en Suisse, dès mille huits cent nonante-six, exprimé à travers une pétition nationale, pour dénoncer les massacres qui ensanglantaient déjà l’Empire ottoman. Le nombre de ses signataires - presque cinq cent mille (454 290) sur une population suisse totale de 3 millions – reste toujours un record absolu dans l’histoire de la démocratie helvétique.

 

Le texte de la pétition affirmait avec force : « Les Suisses pratiquent, par tradition, une politique de neutralité. Nous ne l’oublions pas.

Mais, s’ils se sont interdits de prendre parti dans les conflits de peuple à peuple, ils n’ont pas pour autant abdiqué les droits de la conscience ni renoncé à servir la cause de la justice et de l’humanité.»

 

Aujourd’hui encore, nous lisons avec une reconnaissance profonde ces mots publiés dans La Sentinelle, il y a plus d’un siècle : « Nous nous associons du plus profond de notre cœur indigné et révolté au mouvement de protestation né en Suisse pour mettre fin aux atrocités contre les Arméniens dans l’Empire ottoman, et nous sommes fiers de penser que cette initiative généreuse est née dans notre pays, grand plus que jamais par le cœur de ceux qui l’habitent. »

 

Ce legs de solidarité exceptionnelle est gravé dans notre mémoire collective et a scellé une amitié indélébile entre nos peuples.

 

De nombreux rescapés, des orphelins du génocide ont trouvé refuge en Suisse, accueillis aussi aux foyers à Genève et à Bégnin. Profondément reconnaissants à leur pays d’accueil, ils lui ont offert leur cœur, leur dévouement, leur travail acharné. Ils sont devenus des citoyens exemplaires et des bâtisseurs de l’amitié entre nos deux pays.

 

La ville de Genève, le Grand Conseil de Genève en 2001, puis le Conseil national suisse en 2003 se sont exprimés en faveur de la reconnaissance du génocide. Et je tiens ici à rendre un hommage particulier à l’engagement de Dominique de Bumann, un ami fidèle de l’Arménie, qui nous fait honneur de sa présence.

 

Je tiens également à adresser mes remerciements aux représentants des pays, présents aujourd’hui, qui se sont engagés pour le devoir de mémoire, et plus largement à tous ceux qui, à Genève, au sein du Conseil des droits de l’homme, s’engagent pour la prévention du génocide et pour que la promesse du « plus jamais ça » ne demeure pas un simple vœu.

 

Madame la Maire,

Mesdames et Messieurs les élus,

Chers Amis,

 

Aujourd’hui encore, alors que les Arméniens du Haut-Karabakh ont subi un nettoyage ethnique, déracinés, exilés de force des terres de leur existence plurimillénaire, privés de leurs droits fondamentaux et de leur patrimoine ancestral, votre engagement indéfectible depuis 2020 en faveur de la paix et de la justice résonne puissamment dans nos cœurs.

 

Aujourd’hui, malgré les blessures ouvertes, l’Arménie reste fidèle à son choix de la démocratie. Au cœur d’une région instable marquée par le retour des réflexes impérialistes, elle avance avec la conviction d’un peuple qui a fait de la justice et de la paix les fondements de son avenir.

 

Cet engagement démocratique est une réponse directe à ceux qui cherchent à l’intimider, à la réduire au silence ou à l’effacer.

 

Et ici, à Genève, les Réverbères de la Mémoire, inauguré en avril 2018, en présence de Charles Aznavour, éclairent les pas de ceux qui, comme lui, ont porté la voix d’un peuple brisé mais debout, silencieux mais digne, meurtri, sans-sépulture mais qui croit inébranlablement à sa force de résilience et à ses printemps continueront à fleuriront encore.

 

Les Réverbères montrent aussi qu’à Genève, dans cette villle de paix, de conscience et de l’humanisme, la mémoire n’est pas un poids : elle est une promesse. Celle que le passé ne soit jamais trahi, que la justice ne soit jamais oubliée, que la lumière ne cède jamais à l’ombre.

 

Et comme l’écrivait Paul Éluard, dans son hommage à Missak Manouchian: « Le seul vœu de justice a pour écho la vie.».

 

C’est ce vœu que nous portons aujourd’hui, avec vous. C’est cette vie que nous défendons, en mémoire des nôtres, en fidélité à l’avenir.

 

Vive Genève,

Vive l’Arménie,

Vive l’amitié entre Genève, la Suisse et l’Arménie.

 

Je vous remercie.

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